Née à Saigon, Brigitte de Lanouvelle passe sa petite enfance en Afrique, à Brazzaville avant de vivre à Paris. Elle grandit dans une famille où l’art est très présent : avec deux arrières grand pères peintres et prix de Rome, elle est aussi l’arrière petite nièce de Gauguin, et de nombreux musiciens … Elle étudie le piano, le chant, est diplômée d’histoire médiévale à la Sorbonne, l’art roman est une forte source d’inspiration. Après quelques années d’enseignement de l’histoire, elle découvre un atelier de sculpture et décide de se former, dans les années 1990, aux ateliers des Beaux-Arts de la ville de Paris, puis à l’atelier Marie La Varande, et enfin aux ateliers Terre et Feu.

Aujourd’hui, elle sculpte et peint à Paris et en Bourgogne, dans son atelier « L’atelier du Vouchot », situé à La Grande Verrière près d’Autun. Le travail de la terre étant son mode d’expression favori, Brigitte de Lanouvelle réalise des terres cuites patinées et des bronzes. Son objectif est de communiquer et de montrer la beauté qu’elle perçoit en ce monde. Pour cela, il s’agit de donner vie et mouvement à la matière inerte : un vrai défi ! 

 

DÉMARCHE ARTISTIQUE

 

Par le travail de l’argile, je cherche à transmettre le souffle qui est en nous
Mes sculptures doivent être en mouvement et expressives.
Chacune raconte un moment de vie.

Une partie de mon travail tend vers une simplification des formes et des lignes, qui permettent de suggérer et non de signifier, ce qui laisse place à l’imaginaire de chacun, et lui donne une liberté d’interprétation de l’œuvre qui le rejoint personnellement.

Travail sur les lignes, les formes, la surface de la sculpture qui reflète la profondeur de l’être. La patine est aussi un moment important de mon travail : les couleurs doivent être au service du modelé, des creux, aplats, faire ressortir les volumes, et créer de la lumière.

Ma recherche me pousse à traduire ce lien indicible qui nous unit à notre créateur, et rendre hommage à la vie, en cherchant la beauté au-delà du quotidien, en mettant la joie et l’espoir au cœur de l’homme.»

Comme disait Dostoïevski;: « La Beauté sauvera le monde »

EXPOSITION ENVOL

 

« La sculpture intitulée Délivrance est une sculpture décisive pour moi : d’un bloc de terre, j’ai vu émerger des formes humaines : on a face à soi une figure plus ou moins nettement définie, qui tente de se dégager d’un enchevêtrement de racines, tout en entrainant avec elle une autre personne. Elle est à la fois enracinée, et prise dans un mouvement pour se dégager. Elle se libère de ce qui l’alourdit, à la fois plantée et aérienne. Comme un arbre s’élevant dans la hauteur. Pour vivre, l’homme doit s’appuyer sur ses racines, mais prendre du recul pour s’en détacher, sans s’en couper, afin de se projeter dans le monde et aller de l’avant. Il ne peut se couper de ses racines, ou il meurt … Il doit nourrir et arroser la terre qui le porte. »
Il y a dans les propositions sculptées de Brigitte de Lanouvelle un dialogue riche, traduit avec simplicité, entre la matière et l’esprit que le modèle de l’arbre résume. L’arbre par son enracinement, nous renvoie à notre condition, (nous sommes reliés à la terre, à la nature, aux générations passées), mais son déploiement vers le haut, sa croissance aérienne, ses arabesques végétales figurent un élan vers la hauteur, une quête vers un espace plus vaste, immatériel et céleste. Même s’il est à peine suggéré, le corps s’abandonne toujours et cède l’appel à l’esprit.

Le fruit de mon travail serait de susciter chez chacun un questionnement et l’envie de chercher le sens profond de son existence. J’ai l’espoir qu’à travers ce que je donne à voir, le spectateur s’ouvre à son propre monde intérieur. »

Terres cuites, plâtres et bronzes deviennent langage, et la patine au service de l’œuvre vient compléter ce travail.

« Très souvent, je démarre une sculpture sans savoir ce qu’elle va devenir. La forme vient tout simplement de la manipulation du bloc de terre, petit à petit l’image naît, je me laisse guider par mon intuition profonde, mon cœur. Ainsi, dans mon processus de création, l’image précède souvent l’idée.»